Sommet International de Marrakech sur la Sécurité Hydrique, le Conseil appelle à redonner dignité et confiance

    Mardi 1er octobre 2019 à Marrakech, lors de l'ouverture du « Sommet International de Marrakech sur la sécurité hydrique », Loïc Fauchon, Président du Conseil mondial de l'eau indique : "L’eau [...] est souvent en souffrance, en maltraitance [...] Pourquoi ? Tous ici vous le savez !" 

     

    Face à 300 participants, venus de 65 pays, il explique : "Parce que la démographie est galopante, avec une population qui chaque jour un peu plus, se concentre dans les villes et surtout les mégacités, avec son cortège de pauvreté et ses pollutions effrayantes..." 

     

    Puis, il appelle à plus de dignité et de confiance : "Le droit à l’eau c’est la première brique, et sans doute le plus fort lien avec la « water security », pour atteindre la sécurisation de l’accès à l’eau pour tous."

    Lire le discours dans son intégralité

     

    Loïc Fauchon répond aux questions de Mme Aziza Akhmouch, Responsable du Programme de l'OCDE sur la Gouvernance de l'eau, lors de la Session ministérielle de Haut niveau sur la sécurité hydrique. 

     

    Mme Aziza Akhmouch :  Quels sont selon vous les aménagements prioritaires pour lutter contre les sécheresses et inondations, et assurer la sécurité hydrique des populations ?

    Loïc Fauchon : Il est important que les bailleurs de toutes sortes prennent conscience de l’importance de la maintenance et qu’on introduise dans le financement des éléments qui s’inscrivent dans la durée. Ça c’est pour l’ordinaire. 

     

    L’extraordinaire concerne les situations de crise, les désastres liés à l’eau. Il existe un Panel, créé par le Secrétaire Général des Nations-unies, dont je fais partie. Nous sommes une dizaine de personnes à faire des recommandations sur les « Water-related disasters ». On peut compter trois situations : la prévention, l’évaluation et le traitement. 

     

    Nous avons beaucoup avancé ces dernières années sur la prévention. Je souhaiterai citer un exemple qui a eu lieu à proximité. Il y a une vingtaine d’années, la vallée de l’Ourika a connu un terrible désastre puisque plus d’une centaine d’enfants et de jeunes ont été emportés par une crue de l’Ourika. Il n’y avait alors pas de système de prévention. Aujourd’hui, on peut observer sur les lieux l’installation des premiers haut-parleurs d’alerte. Que cela soit dans le cas d’un excès d’eau ou une absence d’eau, il faut pousser à la fois les organisations, les bailleurs ainsi que les Etats à mettre en place ces systèmes de prévention, sujet relativement avancé en Asie mais encore peu présent en Afrique.

     

    L’évaluation et le traitement sont des questions de coordination. C’est un sujet extrêmement important. En effet, en temps de catastrophes et plus particulièrement lors d’excès d’eau, des centaines de Task Forces se dépêchent sur les lieux sans contrôle, sans évaluation et sans coordination. Le Panel des experts, sous l’égide des Nations unies et de UN Water, s’efforce de faire des recommandations sur ce sujet également, de sorte qu’en temps de crise les échelons régionaux et nationaux, ainsi que les ONG, répondent à des règles précises. 

    Mme Aziza Akhmouch : Au-delà des infrastructures, quelles technologies modernes sont nécessaires pour accélérer le processus de sécurisation de l’eau ?

    Loïc Fauchon : Avec le mot technologie, les ingénieurs ont tendances à systématiquement vouloir proposer des solutions techniques limitées. Or, aujourd’hui, pour accélérer le processus de sécurisation de l’eau, nous avons besoin des trois piliers de la maison de l’eau. 

     

    (1)    La connaissance partagée et non plus transférée. Aujourd’hui on gagne autant à apprendre du sud qu’à dispenser depuis le nord. 

    (2)    Une gouvernance sur laquelle nous avons fait beaucoup de progrès. Nous pourrions résumer cela en une phrase : « rapprocher le sujet de l’eau du citoyen, faire descendre la responsabilité (déconcentrée en premier lieu, décentralisée ensuite) pour que l’on puisse donner aux autorités locales des capacités à lever elles-mêmes l’impôt ou la taxe pour financer l’eau ». 

    (3)    Puis enfin le financement. 

     

    Nous avons encore énormément de progrès à faire sur le financement de l’eau. D’immenses progrès parce que nous avons tendance à penser qu’on manque d’argent pour l’eau. L’ensemble des banques démontrent actuellement qu’elles ont énormément de liquidités et de capacités pour financer l’eau. 

     

    Il y a tant et tant de régions, de pays, de communautés, d’hommes et de femmes, qui n’ont pas la capacité à préparer les projets. C’est donc eux que nous voulons aider de ce point de vue.  

     



    En marge du Sommet, Loïc Fauchon a également rencontré plusieurs personnalités politiques afin d’étudier des pistes de collaboration au service de la Sécurité hydrique.  

    Mme Adriana Petcu, Secrétaire d’état roumaine, Mardi 1er Octobre 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    M. Papa Koly Kourouma, Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement Guinéen, Mercredi 2 Octobre 

          

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    M. Joseph Mizzi, Ministre maltais de l'énergie et de la gestion de l'eau, Mardi 1er Octobre    

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dr. An Pich Hatda, Directeur général de la Mekong River Commission (MRC), Mercredi 2 Octobre

     

     

     

     

     

     

     

     

     



    M. Simon Chelugui, Ministre kenyan de l’eau et de l’assainissement, Mercredi 2 Octobre