TRIBUNE - L’eau pour la paix dans le monde
Par Karishma Asoodani et Loïc Fauchon
L’eau a toujours été en lien très étroit avec la géopolitique.
Elle circule librement en période de paix et de concorde. Ces dernières années, alors que les conflits se propagent dans de nombreuses régions du monde, de l’Asie occidentale à l’Europe de l’Est, à la corne de l’Afrique, et au Sahel, la vulnérabilité des systèmes hydriques est devenue une préoccupation majeure, trop souvent traitée dans la discrétion.
L’escalade de la violence qui accompagne ces conflits a ravivé les interrogations sur l’application du droit international lié à l’eau. Mais aussi sur la disponibilité et de la sécurisation des ressources, face aux effets des destructions ou des dommages sur les réservoirs, les barrages, les stations de pompage et d’épuration.
Avec un questionnement tout particulier sur les conséquences de dommages sur des centrales nucléaires, notamment celles situées en région côtière, déjà touchées par les évolutions du climat et d’un intenses pressions démographiques.
À cela, s’ajoutent les menaces pesant sur les voies de navigation au Moyen-Orient, en mer Rouge, et dans le détroit d’Ormuz, mais aussi en Asie-Pacifique.
D’autres régions illustrent parfaitement cette fragilité et la rapidité avec laquelle la sécurité hydrique peut être entravée par des tensions géopolitiques. C’est le cas du Dombass où des attaques répétées ont privé les populations d’approvisionnement en eau. Dans le Tigré éthiopien, le conflit a paralysé des infrastructures vitales, contraignant des dizaines de milliers de personnes à dépendre de sources d’eau impropres à être consommées.
Dans la bande de Gaza, les dégâts occasionnés aux stations et aux réseaux d’eau et d’électricité ont plongé la population dans une profonde détresse.
Ces exemples ne sont pas isolés, ils s’inscrivent dans une réalité plus vaste, où l’eau est à la fois victime et bienfaitrice.
Grâce au dialogue, à la tolérance, à une hydro-diplomatie volontariste et solidaire, l’eau, trop souvent victime silencieuse, peut devenir un vecteur de stabilité.
Au Conseil Mondial de l’Eau, nous sommes convaincus que l’eau s’impose comme un outil de consolidation de la paix. Car la paix de l’eau c’est la paix du monde futur.